Pendant ce temps: préparatifs effrénés à Vanatia

L'habituellement tranquille Vanatia était dans un état qui aurait pu paraître hystérique à l'observateur non-informé. Les rues étaient pleines de passants, de coursiers transportant des marchandises, de travailleurs publics récurant chaque recoin et de marchands de la Ligue proposant leurs biens en plus des habituels promeneurs et patrouilles d'étudiants et diplômés de l'Académie militaire. Même l'annonce d'une tempête ou d'une attaque orque ne générait habituellement autant d'activité.

La raison en était bien simple: la ville se préparait à fêter son 150e anniversaire. L'Archimage avait reçu un message magique en début d'année annonçant l'arrivée de l'Ambassadeur de Déméthil et de sa suite, accompagné d'une flopée de touristes, aux alentours du onzième cycle. La fête se devait donc d'être grandiose. Les préparatifs avaient commencés tranquillement, mais le 9e cycle approchait à grand pas en ce 8e Nychta Pempti, il ne restait donc plus beaucoup de temps avant le début des festivités, qui devait coïncider avec l'arrivée de la flotte déméthilienne.

Chacun trouvait donc de quoi s'occuper, d'où la frénésie apparente de la cité. Les aubergistes préparaient leurs chambres, les marchands renouvelaient leur stock tout en essayant de passer l'ancien au plus vite, on nettoyait, organisait, marchandaient. Les éléments moins honnêtes trouvaient là aussi l'occasion rêvée d'opérer quantité de petits larcins, d'écouler leurs marchandises illicites ou d'élargir leur réseau d'influence.

Et on patrouillait l'île plus que jamais. Les orcs, dont on entendait en ce moment même les lointains tambours nocturnes, préparaient-ils une attaque surprise pour cette occasion? La Main Écarlate prévoyait-elle un coup spécial? Et que dire des autres? Il fallait à tout prix assurer la bonne marche des festivités: l'Ambassadeur de Déméthil n'était pas personne, après tout, et si tout se passait bien, Vanatia pourrait en ressortir grandie.

Rien, absolument rien ne devait arriver. Et tout devait être prêt. Dans un peu plus de deux cycles, à peine.

Non loin de la, Ody observait la ville. Tranquillement accroupis sur un rocher entouré d'arbustes, le demi-elfe semblait préoccupé. Il détourna son regard de la ville pour observer loin au nord, plusieurs minces filet de fumée grise, celle ci tournant sur le noir par moment. Depuis un certain temps les animaux de la forêt se comportaient de manière étrange, comme si la nature autour de Vanatia retenait son souffle.
Cette fumée.. Songea Le cid.
Le tuteur, celui qui s'était occuper d'Ody lorsque sa mère retourna chez les siens, en avait sans doute parlé. Les caractéristiques de la fumée.
Gris tournant au noir..Puis son regard se durcis un court moment pour prendre un ton plus soucieux.
Il sauta gracieusement du rocher et s'enfonça à grandes enjambées dans la forêt. Sa course était si fluide que s'en était presque spectral de le voir se mouvoir dans la végétation.
Après une longue course à travers les arbres et les buissons Il arriva à une petite clairière.
Un camp de fortune occupais l'endroit, Ody s'y dirigea rapidement.
Il avait l'habitude de ne jamais rester longtemps au même endroit, c'est pourquoi son campement était toujours construit selon des normes strictes... Vite fait, bien fait!.
Le Demi-elfe prit son carquois remplis de flèches, son arc et attacha à sa taille une ceinture à fourreau dans lequel attendait patiemment une magnifique rapière.
Il sortit l'arme de sa prison de solitude et la brandit légèrement devant lui pour observer la moitié de son reflet. Lorsqu'il la remit dans son étuis, un vent léger fit vaguer ses cheveux noir, dans un même mouvement il suivit la direction du souffle.
Comme une flèche il convergea vers le nord...

À suivre...

Suite...

La course du demi-elfe l'enfonça dans une foret plus dense et
légèrement rocheuse. Il marqua une courte pause observant
les alentours. Une odeur fit frémir Le cid, celui ci plissant le nez
écœurer.
Cet odeur.. Du bois bruler et de la graisse animal.
Il s'approcha du site, un campement abandonné.
L'endroit avait été piétiné et ravagé, un comportement
bestial mais cette fois ci l'endroit semblait plus ordonné que d'habitude.
Le campement avait été soigneusement formé mis à part le feu
L'odeur.. Ses yeux se tourna vers les carcasses vides de cerf et de petit gibier.
Où étaient-ils partis?
Les traces.. Il devait trouver des indices.
Cette nuit la, le demi-elfe eut du mal à dormir, son coeur battait anormalement,
peut être était ce lié à ces bruits de tambour au loin?


A Suivre...

Un sourire, quelques battements de cils, un semblant d'écoute et Neherenia pouvait recommencer cette routine pendant des heures. Certains pouvaient y voir une patience étrange et d'autres n'étaient intéressés qu'à raconter leurs histoires en bonne compagnie. Au final, tous avaient leur petite vie à raconter.

Hors des murs de l'établissement, les gens étaient nerveux et ne cessaient de courir ici et là sans se préoccuper des brigands qui empochaient beaucoup plus d'or qu'à l'habitude. Certains semblaient presque qu'inconscients tellement leurs idées étaient ailleurs et c'était tant mieux pour les voleurs débutants. Comme quoi le tourisme avait de bons côtés pour tout le monde. Pour elle, cette fête pouvait laisser imaginer des revenus certes plus généreux et ce ne serait pas de refus. Aurait elle aussi la possibilité de changer de son existence répétitive.

Sortant de sa réflexion momentanée afin d'en revenir à l'interminable discours d'un habitué de l'endroit, Neherenia désespéra de voir que son instant d'absence psychologique n'avait même pas été remarqué. L'homme encore sobre avait les deux mains levées au-dessus de sa propre tête et tentait pathétiquement de mimer son récit:

- Et là je vous dit pas! Il a sorti un sac de pièce gros comme ça de nulle part avant de le balancer au visage de son voisin de droite. Oh! Il en avait assez pour se payer de belles choses là-dedans.

Encore sous l'émerveillement de sa propre histoire, l'homme s'avança sur le bord de son tabouret afin de raconter la suite sur un ton plus subtile vers la jeune femme.

- Je ne sais pas ce que vous en pensez ma jolie, mais moi je parie qu'il a volé toutes ses pièces à des morts... encore. On dit que ce vieux clochard s'infiltre on-sait-pas-comment dans les maisons de cadavres même pas froids encore et qu'il prendrait tout ce qu'il peut pour le dépenser en alcool et en femmes.

Habituée à des histoires les plus étranges les unes que les autres, Neherenia dû se donner un air surpris et fort convaincant avant de poser sa question:

- Mais quelle histoire incroyable... pardonnez ma curiosité mais vous pensez qu'il serait riche maintenant?

Flatté de l'écoute, l'homme se fit un plaisir de répondre en se frottant les mains:

- C'est ce qui se raconte ces temps entre les branches... Il cacherait ce qui lui reste à un endroit précis mais personne n'a encore trouvé. Il prépare peut-être quelque chose de particulier pour le 150e Anniversaire. C'est une grande occasion après tout et s'il avait voulu une belle maison il l'aurait déjà!

Jetant un regard vers la place centrale, Neherenia décida que sen était assez pour la soirée. Il était bientôt l'heure de toute manière: les musiciens étaient là. Adressant un dernier sourire à Thoranir avant de prendre la bourse généreuse qu'il lui laissa, elle retourna à ses occupations; Vêtements, bijoux, coiffure.

Pour plusieurs personnes, le récit de Thoranir pouvait avoir l'air bien réaliste mais si toutes les histoires de ce genre là étaient vraies... ce serait le monde à l'envers. Il y a longtemps qu'elle avait compris que ces messieurs aimaient bien relever leurs histoires afin de paraître plus intéressants. Attachant uns à uns les bracelets autour de ses bras, les bruits de la ville agitée parvenaient encore à ses oreilles même à cette heure tardive. Elle ne serait pas la seule à rester debout cette nuit apparemment.

- Espérons que cet anniversaire apporte du changement jusqu'ici.

Et sur ce, Neherenia termina lentement de se préparer même si elle était déjà un peu en retard. Ils attendraient bien, ils attendent toujours.

À son réveil, Le cid observa à nouveau les empreints laisser par les créatures bipèdes.
C'était forcément les orques, tout portait à y croire.
Ces bêtes sanguinaire, sauvage et brutal, Ils n'avaient de respect que pour la force, le combat et la destruction de tout ce qui les entourent.
c'était bien connue de tous, les Orques nomades s'installaient à un endroit et une fois celui ci pillé de toute ses ressources, les imbéciles allaient ravagé un autre endroit.
Les Nomades était sans doute les plus stupides des orques contrairement à leurs paires vivant en tribu.
Moins stratégiques, beaucoup plus centré sur "qui vas tuer qui" plutôt que de ne faire qu'un, tel une main à son bras.
N'empêche, les orques ont toujours été redoutable et féroce,
cette fois ci Le cid allais devoir faire preuve de ruse.
Foncé tête première était un suicide, il fallait dabord les étudier.
Si les orques était comme le croyais Ody, des nomades, la stratégie était plutôt simple; les pousser a se retourner les uns contre les autres.
Le pacte qui unifiais les membres d'un groupe nomade étais souvent peu original; Le plus fort se nourrit le premier, il se sert dans les pillages le premier.
il était très fréquents qu'un chef était évincé parce qu'il abusait dans ses droits. Évidement les autres devaient avoir leurs parts du butin, ou du buffet sans quoi une mutinerie était très envisagé et survenait la plus part du temps. Une fois le chef évincé son large butin était partagé et les plus fort du groupe s'entre-tuait jusqu'à ce que tous soient daccord pour élire le vainqueur
Dans ce cas si Ody savait très bien ce qu'il ferait.
Il fallait impérativement réduire le nombre des orques et rapidement. Pousser le chef à exécuter ses subordonnés et pour ce, la méthode était
infaillible; Dérober un objet de valeur appartenant au chef.
Celui ci massacrerais les siens jusqu'à ce qu'il comprennent que peut être l'a t-il tout simplement perdu en chemin, remarquablement cela prendrait un temp fou et couterais beaucoup en vie orquish.
A cette pensé le demi-elfe sourit amusé par sa propre remarque.
Ensuite ne resterais plus qu'à diviser le reste du groupe, pour ce il fallait remettre l'objet volé à sa place. Les orques outrés auraient tôt fait de massacrer leur chef pour cette grave bêtise.
Ensuite le processus d'élection particulier des orques entrerais en jeu.
Une fois le nombre orques réduit, ceux ci trop pres de Vanatia ils s'en éloigneraient.
Il y avait néanmoins problématique, si il s'agissait d'un groupe d'éclaireur appartenant à une tribu organisée, ceux ci était beaucoup plus disciplinés et tout butin appartenait au grand chef, la carte de la mutinerie ne servirait à rien dans ce cas ci.
Ont pouvais cependant les dissuader, les orques issu de tribu était souvent très superstitieux gracieuseté des chamans qui ne manquaient jamais l'occasion d'instaurer la peur de par leurs sermons.
Les esprits d'ancêtre damné, les fantômes de forêt hanté...
Des idées se formulais dans la tête du demi-elfe mais dabord.. Il fallait savoir a quel genre d'ennemie il avait affaire.
Ody enduit ses vêtement de cendre graisseuse pour masquer son odeur et partis dans la direction proposée par les traces sur le sol.

À une vingtaine de mètres d'Ody, perché dans les branches d'un grand arbre, se trouvait une harpie. L'infâme créature aîlée épiait l'homme, l'épaisse noirceur de la nuit qui durerait encore 3 Imeras, soit plus d'une soixantaine d'heures.

Le demi-elfe se trouvait dans les bois au sud du village en ruine hanté par les Âmes Perdues. Bien que cet endroit fut à l'est de Vanatia et qu'une tranchée de vide le séparait de la cité, il s'agissait d'un passage rêvé pour les raids nocturnes dans les campagnes environnant la Cité des Vents. En théorie, le seul passage vers cet endroit est un pont de pierre bien gardé par des hommes en armes, mais les orcs de la tribu des Waargs utilisaient parfois une passerelle de branchage installée plus au sud. Or il fallait passer par la forêt, et la rumeur voulut qu'elle fut hantée. Comme si ces damnées Âmes n'étaient pas déjà assez dans le chemin avec leur vieux village pourrie!

Or, Borgkt, un Ettin un peu plus petit que la moyenne qui cherchait à monter sa cotte auprès de ses pairs, croyait que les Âmes ne quitteraient pas leur village, et pariait que les supposés "fantômes" devaient être tout autres. Ody avait utilisé cette vieille ruse une fois de trop! Et la harpie l'avait vu de ses yeux! Elle aurait bien essayer de le charmer avec son chant ou de l'abattre elle-même, de peur d'avoir à partager sa chair, mais il avait l'air redoutable. Mieux valait aller avertir l'Ettin et sa vingtaine d'orcs, campés un peu plus loin au nord-ouest. S'ils attrapaient l'intrus grâce à elle, elle pourrait peut-être s'arroger la plus grande part de sa carcasse pour nourri ses soeurs et leurs petits.

S'envolant d'un battement d'ailes sonore, elle pensa à cette chair tendre en sanguinolente qui serait bientôt à elle. Bientôt. Et celui-ci éliminé, il y en aurait encore plus dans les campagnes vanatiennes...

La Noirceur ne semblais pas un obstacle pour le demi-elfe, celui ci un genoux au sol observais des traces de pas et de branchages brisées.
l'ouïe en alerte Ody tendis l'oreille, il lui avait sembler entendre des battements d'ailes. Déjà que la foret était très calmes, l'ont aurais juré que tous ses habitants l'avaient désertés.
pour sur le bruit venait d'approximativement 20 mêtres au nord-est de sa positions.
l'infra-vision du Cyd parcourut de ses 18 mêtres l'ensemble de sa position,
son regard s'arrêta plus haut dans les airs.
Accrocher au sommet d'un arbre, un raton semblais férocement attacher au tronc.
Le demi-elfe étudia le langage corporel de la bête.
Il put déduire que le pauvre était terrifié, peut être un aigle, après tout il avait entendu clairement ce qui semblais être des battements d'ailes.
Ody s'approcha de l'arbre et y grimpa agilement. une fois à la hauteur du raton, le demi-elfe adopta une positions réconfortante.
Il vivait depuis si longtemps dans la foret qu'il avait développer une certaine empathie sauvage.
Le demi elfe adopta une attitude rassurante, le raton descendis l'arbre et déserta l'endroit.
Un mince sourir aux lèvres le Cyd entama la descente de l'arbre lorsqu'une chose attira son regard.
à quelques mêtres de là, un objet flottais anormalement sur une branche d'arbre.
Agilement il se déplaça d'arbre en arbre jusqu'à l'objet, du duvet de plumes.
Il huma l'odeur des petites plumes puis étudia leur formes, ce n'était pas des plumes d'oiseau normal, Une autre chose attira son attention, des marques de serres sur la large branche.
Le demi-elle semblais inquiet, songeur...
Le demi-elfe pris le temps de réfléchir à tout ces indices, que savait-il au sujet de créatures a plumes? que lui avait enseigné son tuteur?
Le regard du Cyd s'illumina soudainement, une Harpie...
pris d'un frisson, Ody mesura l'ampleur du problème, était-ce une sentinelle? Ces créatures pouvaient aisément s'allier avec les orques, tant que cela leur était profitable. Les Harpies était redoutable surtout par rapport à leur chant pouvant fasciner mortellement leurs victimes.
Cependant la nature elfique d'Ody l'immunisait en partis contre ce genre d'attaques.
Le problème était cependant tout autre, si elle était lié au groupe d'orques toute tentative de ruse était désormais inutile car il avait été repéré.
Le fait d'être désormais une cible n'enchantais guère Ody.
Peut être n'étais-ce qu'un coïncidence mais pour Le Cyd, valais mieux jouer la carte de la prudence. Vue toutes les preuves amasser lors de sa traques, Ody était désormais persuadé qu'ils s'agissait d'un clan, beaucoup trop dangereux pour qu'il ne s'en charge lui même.. Il aurais besoin de renfort.
Connaissant l'emplacement d'un poste de garde non loin de là, Le demi-elfe jugea bon de les avisés eux auraient tôt fait d'avertir Vanatia de la menaces.
Pour l'instant avant tout, il devait savoir d'ou arrivais le clan.
Il poursuivis son chemin vers le sud-est jusqu'à arriver vers la tranchée de vide et découvrit le pont de branchage, une passerelle de fortune.
L'endroit était dégagé. les traces sur le sol était presque invisible sauf celle d'une créature beaucoup plus grande que les orques.
Il fallait détruire se passage, hélas le demi-elfe n'en possédait pas les moyens.
Finalement, il partit en direction du pont de pierre ou attendais des hommes en armes.
Lorsqu'il fut repéré, se fut un moment de pur délice pour ces guerriers stagnant.
Ody approcha lentement de manière à ne laisser aucune raison aux hommes de l'attaquer.
L'un d'eux s'approcha, il semblais solide, une armure de plaques anciennes constitué de gravure artistiques démontrant une scène de bataille étonnamment certaines gravure semblais plus récente que d'autre, Ody compris que l'homme lui fessant face était issu d'une génération de combattant.
L'armure était impressionnante, elle avait subis quelques modifications aux cours des ans et il était très visible qu'elle avait subis des chocs terribles.
-Déclinez votre identité., dit celui ci d'un calme plat.
Contrairement à ses subordonnés, lui, était en contrôle total.
d'ailleurs que fessait-il là? Ody ne pouvais s'empêcher de le voir à la tête d'une armé, avait-il commis une bévue? ou était-il issu finalement d'une famille de mercenaire?.
-Je me nomme Ody, Le Cyd de ces forets..
L'homme le scruta un instant, un Cid en langage humain c'était un titre de guerrier ou de futur chevalier mais surtout de futur chevalier.. Chevalier de quoi? de la foret? était-il des anciens gardiens?
-Que faites vous ici Cid?
Le demi-elfe lui fit un rapport détaillé de ce qu'il avait vue, entendu et prouvé. Il remis les plumes de la Harpie à l'homme, celui ci s'étant présenté sous le nom de Marcus Lame-Fléau
Ody lui donna les coordonnés du pont plus au Sud celui dont les orques semblaient emprunter.
Marcus offrit au Demi-elfe de resté pour se reposer, il accepta volontiers, tant d'année de solitude, en connaitre d'avantage sur son coté humain semblais approprié.
Peut être découvrirait-il quelques chose sur son père humain? mais surtout il se devait d'assister les hommes et fournir des théories autour d'un feu de camp, les humain absorber par l'aventure des derniers jours du demi-elfe...

Le campement de la garde Vanatienne était situé à l'orée d'un petit bosquet, à mi-chemin entre les portes de la Cité des Vents et la solide passerelle enjambant le précipice au duquel on appercevait le Maelstrom, faiblement luminescent dans la noirceur ambiante. La partie nord, plus près de la route, était occupée par de tentes bleu sombres, la couleur des mercenaires. Au sud-ouest, et l'orée du boisé et plus près Vanatia, se trouvait les tentes jaunes des étudiants de l'Académie Militaire, qui étaient moins nombreuses que les autres et dont les occupants changeaient à toutes les semaines, alternant entre cours à l'Académie et expérience sur le terrain. Enfin, au sud-est, vers la passerelle, se trouvait la section plus grande des tentes rouges, que se partageaient diplômés et enseignants de l'Académie.

L'endroit était en effervescence. En effet, après avoir laissé quelques heures au Cyd pour se reposer et se sustenter, on avait commencé les préparatifs pour l'expédition. Bien entendu, le camp en entier n'en serait pas. D'une part, on ne devrait pas avoir besoin de tout le monde, et d'autre, il y avait d'autres tâches à combler. Certains devaient relever la garde du pont, d'autres patrouiller la campagne et le boisé environnant, d'autres étaient transférés à la garde de la Cité, d'autres encore s'occupait des tâches du camps (ramassage de bois, entretient des feux, cuisine, ménage, garde...), et une bonne partie rentraient de l'une ou l'autre des diverses occupations précédemment mentionnées afin de retrouver leurs paillasse pour un repos bien mérité. La petite troupe comptait quatres éclaireurs, dont Ody et Phoebee, une dizaine d'étudiants qui ne devaient pas trop s'approcher du combat, si possible, et étaient donc munis d'arcs, plus un enseignant de l'académie, une douzaine de diplômés et huit mercenaires.

La petite troupe d'un peu plus d'une trentaine de guerriers équipés de pied-en-cap se mit donc en marche. Suivant les indications d'Ody, ils se dirigèrent au sud du pont, en direction de la passerelle de branchage des orcs, qu'ils traversèrent avant d'y mettre le feu. Les éclaireurs partirent de l'avant dans la nuit particulièrement noire, le gros de la troupe restant un peu en retrait, torches en main. La visibilité était très mauvaise. Presque aucune clartée ne filtrait de l'omni-présente couche nuageuse qui voilait les étoiles et la brume environnante semblait encore plus épaisse que d'habitude, si possible. Pire, on combattrait probablement à la noirceur: il restait encore un pempti complet, soit 24 heures, avant que l'aube ne commence enfin à se lever sur ce long demi-cycle nocturne.

Le groupe de guerrier avait une petite zone à découvert à franchir avant d'atteindre le bois et fit vite, espérant ne pas être repérés par la harpie. Sous le couvert des arbres, ils furent rejoint par l'un des éclaireurs qui les guida. C'est Ody qui avait trouvé l'emplacement de la troupe goblinoïde: ils fouillaient les reste frustes du dernier campement du demi-elfe, dans une petite clairière. On camoufla les torches le mieux possible le temps d'approcher et de positionner les archers.

Malheureusement, ils n'avaient pas fini de s'installer pour encercler la vingtaine d'orcs et leur chef Ettin qu'un sinistre cri strident retentit à l'autre bout de la clairière: la harpie, dans un arbre, qui s'envola à tire d'aile vers le nord. Les guerriers eurent le temps de l'appercevoir brièvement, aussi grande qu'une homme, avec des bras ailés beaucoup plus long, couverte de plumes sombres à l'extrémité écarlate. Elle s'éloignait de l'endroit. Allait-elle chercher des renforts? Abandonnait-elle ses alliés? Nul n'aurait pu le dire. Chose certaine, ces alliés regardaient en tous sens interloqués. Plus le temps de s'installer, il fallait agir vite, avant qu'ils ne se remettent de leur confusion. Ou, pire encore, que d'autres orcs déferlent sur eux, en provenance du large camps Waargh, entre les montagnes, au nord ouest...

La bataille se déroula étonnement bien. Une permière volée de flèches fut lancée, abattant un peu plus de la moitié des orques sur le coup. Les autres, épouvantés, tentèrent de prendre la fuite, mais ils furent rapidement rattrapés par un petit groupe de mercenaires qui n'eut aucun mal à mettre un terme à ces mauviettes désorganisée. L'ettin posa un peu plus de problèmes et réussie à blesser deux soldats, mais on le vainc finalement. On nettoya promptement le site et brûla les dépuilles dans un grand brasier au centre de la clairière. On rentra après quelques heures d'absence seulement.

L'opération était cependant un succès relatif: bien que la pont orc avait été débusqué et détruit et que l'anéantissement de cette troupe puisse leur envoyer le message de rester tranquille, la harpie avait réussie à se sauver. Fallait-il s'attendre à des représaille? Cette escarmouche ne ferait-elle que faire monter la tension entre humains et goblinoîdes? Les Waarghs n'étaient pas reconnus pour leur sagesse, après tout!...

Les pronostics étaient particulièrement mauvais pour Ody. Avec la fuite de la harpie, les orcs sauraient finalement qu'il n'y avait pas de fantôme dans ces bois, seulement un demi-elfe. Ils étaient bêtes et supersticieux, certes, mais aussi belliqueux et rancuniers. Il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin...