Mise en situation initiale de la pré-ouverture

Rendsbourg est un village minier de quelques centaines d’habitants situé
sur une petite île montagneuse où il est extrêmement difficile
d’atterrir sans les installations appropriées.

Il s’agit de l’une
des dernières principautés à avoir rejoint Déméthil en l’an 1.
L’annexion se fit par l’intimidation et l’usage de la force. À
Rendsbourg, on ne pardonna jamais complètement cette conquête et bien
que la famille régnante, celle des Auzac, obtint des titres de noblesse
en compensation, elle-même s’est assurée d’entretenir une sorte de
rivalité avec le pouvoir en place au fil des siècles.

Le choses
pourraient toutefois changer en cet an 1349, puisque le récent retour de
Léandre Auzac, un militaire chevronné et apprécié, coïncide avec le
règne du Colonel Edgar Moff, un officier aux capacités de dirigeant
douteuses et à la crédibilité émoussée.

D’abord à la taverne et dans les foyers, une révolte commence à prendre forme, jusqu’à en devenir flagrante et menaçante.

D’un
côté se tiennent les partisans de Sire Léandre et de l’autre les
loyalistes à Déméthil, avec le colonel et ses quelques soldats.

Les
forces sont à ce point comparable que les armes restent au fourreau,
chaque parti n’osant défier l’autre dans un duel militaire sanglant. La division régnant entre parents et amis contribue à cet état de paix relative, qui chancèle malgré tout de jour en jour.

Il y a quelques cycles déjà, le port fut brûlé dans un incendie qu’on déclara accidentel, faute de preuves. Lorsque, le surlendemain, eurent lieux des éboulements bloquant toutes les routes permettant de quitter le village ou d'y venir, les accusations se mirent à fuser de la part des deux partis, si bien que seul les principaux intéressés savent qui est le réel responsable de cette situation.

Depuis
ce jour, sont coincés sur l’île les deux groupes politiques mais aussi
les voyageurs embarqués sur une nef marchande qui s’y était arrêtée en chemin vers
Bourg-du-Roy avec des vivres et quelques passagers.

Rien
n’indique pour le moment que Déméthil se mêlera au conflit dans un futur
proche, ou même que le gouvernement soit au courant du
problème.

Le Colonel Edgar Moff gravit les échelons militaires, dit-on, grâce au bon vouloir d’un cousin aux relations efficientes.

La
cinquantaine atteinte, on ne lui reconnait qu’un seul exploit : Le
massacre inconditionnel mais bienvenu d’un groupe criminel terroriste
qui tenta, en 1322, de mettre fin à la vie du monarque Déméthilien.

Bien
que rien n’ait jamais réellement prouvé que les individus abattus aient
de réelles intentions terroristes et que le groupe ait contenu,
étrangement, un bon nombre d’enfants et de femmes, c’est suite à ces
événements qu’Edgar Moff fut nommé Colonel et qu’il fut envoyé à
Rendsbourg afin d’y être le représentant du royaume.

C’est depuis
qu’il y règne, du plus profond de son château, n’entretenant que peu de
contacts avec une capitale désintéressée des affaires d’une bourgade
éloignée.

On le qualifie de blasé et l’accuse ouvertement depuis
des années de n’avoir aucun intérêt pour le peuple qu’il gouverne, ne
voyant ses citoyens que comme de la main d’œuvre à utiliser selon ses
besoins et ses envies.

Il n’est pas rare qu’il s’empare d’une
jeune femme du village, qu’il fait servante. Le Colonel n’est soit dit
en passant pas reconnu pour être patient envers ceux ne partageant pas
ses choix en matière d’esclaves, ne montrant aucune pitié pour les
frères, les pères et les mères ne désirant pas lui céder leurs filles.

Léandre
Auzac, fils de Géord Auzac, est le dernier descendant direct vivant de
l’ancienne lignée régnante de Rendsbourg. Sa famille, bien qu’ayant été
soumise par la force Déméthilienne des siècles plus tôt, est toujours
respectée et appréciée par les habitants du hameau. Même sans pouvoir
politique officiel, les Auzac sont toujours nobles et l’influence de ce
chevalier est remarquable.

Suffisamment charismatique, reconnu
pour sa sagesse et sa clémence en plus d’être doté d’un passé militaire
des plus respectables, Sire Léandre est la seule opposition politique
sérieuse au pouvoir Déméthilien en place.

Depuis sa retraite
militaire et son retour à Rendsbourg, il accumule les partisans, dont
plusieurs le voient comme un libérateur apte à leur fournir une vie
meilleure.