Du rififi dans une taverne de Demethil. Bg d'Ismael

Ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=HdO6xLqc-Yo&feature=related

Quelque part dans la majestueuse cité de Demethil en une taverne au plancher distordu et crasseux, dans une ambiance chaleureuse emplie des effluves de bières, un individu vêtu d'une simple toge blanche grisée par le temps se tenait assis, les pieds croisés sur la table . Celle-ci semblait gémir du poids qu'elle portait : diverses liqueurs, chopes de bières et un énorme plateau de jeu de dès . Là étalés ça et là comme de vulgaires esclaves, des dès attendaient patiemment l'érotisme de la secousse d'une main joueuse.

Il se jouait une paire de gants sur mesure, avec dorures argentées, cuir de première qualité et intérieur parsemé de velours teint en rouge.

La partie allait opposer le type en blanc, à la toge qui tombait en loques et laissait entrevoir un corps à la musculature sèche à un riche marchand grassouillet entouré de deux molosses humains chauves ignorant l'existence des soins dentaires.

A l'arrière des roturiers dansaient et hurlaient une chanson en l'honneur de la boisson issue des fertiles champs de Démethil. Le planchait ne cessait de gémir sous le coups de leurs sabots. Hormis la légende des serveuses laissant entrevoir leur gorge, cette taverne n'avait rien de particulier mais ne possédait guère le climat de silence propice aux complots et aux meurtres de celles des quartiers les plus lugubres de la ville.

Le marchand bouffi avait pris quelques renseignements sur son adversaire aux dès : Celui-ci avait perdu plusieurs fois jusqu'à se faire poursuivre par les gardes pour atteinte à la pudeur... En revanche il lui arrivait parfois de gagner des sommes astronomiques en une soirée qu'il dépensait pour rembourser ses dettes, payer sa chambre et se contenter de boire. Il venait d'une famille modeste dont le père était charretier et la mère femme de chambre, il avait grandi sans encombre jusqu'à ce qu'il soit chassé du domicile familial à force de refuser d'aider sa modeste famille dans les tâches ménagères. Il ne semblait tenir aucun rôle particulier quand aux activités annexes de l'établissement en matière de bordel, à l'étage.

Il n'avait jamais eu d'emploi et semblait attirer la méfiance des gardes de ce fait, qui l'avaient finalement reconnu comme le pire des fainéants de toute l'histoire de Demethil.

Une histoire banale en soit hormis le fait qu'il ne fut pas précisé à notre bon parieur qu'Ismael gagnait en réalité toutes les parties de dès sauf lorsqu'il jouait contre une femme ou un garde. Mais la plèbe et les locaux, bons amis du légendaire fainéant ne s'avisaient pas d'avertir les gens de passage de la réputation du personnage.

Mais revenons à notre partie de dès. Après qu'un jeune barde amateur fut chassé de l'auberge pour avoir joué pour la millième fois la même mélodie,

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les petits dès brunis par les mains avides furent jetés.

L'adipeux compagnon d'ismael suait et versait un torrent de gouttes délicieusement salées sur le cou qui tenait avec peine l'avatar porcin auquel il était attaché.

Les types du fonds se mirent à se mouvoir sur une musique avec plus de trois notes cette fois, composée par un groupe multiracial de saltimbanques nomades

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Les résultats cascadèrent lentement, tout doucement jusqu'à l'apogée de la défaite inéluctable de l'étranger...

Ismael ne fit pas l'effort de faire un sourire narquois et se contenta de changer la jambe qui serait croisée au dessus tout en fixant son adversaire.

"Vous avez triché ! J'ai bien fait de prendre des renseignements sur vous, je sais que vous avez triché !

-Allons allons, la chance mon bon ami, la chance me sourit, le hasard , le désastre, le fatras, le bordel... Je suis son plus fidèle serviteur, son grand guerrier, je suis aléatoire !

-La chance hein, c'est ce qu'on va voir ! Montrez lui ce qu'on fait des sales tricheurs messieurs !

Et le petit gros leva ses doigts boudinés vers Ismael, tandis que les laquais à la mâchoire mal entretenue et qui méconnaissaient sans doute l'usage de la toilette vinrent renverser la table de jeu.

"Mes pieds y étaient posés. Ce n'est pas gentil"

Les deux hommes de mains se regardèrent en riant à la façon des méchants ogres des contes de fées et se mirent alors à saisir ismael, l'un le tenant par les bras, l'autre par les pieds.

Ismael se contentait à cet instant de se laisser bercer par le balancement qui allait certainement l'expédier dans l'accueillante espèce de vase en voie de disparition aux alentours de l'établissement.

Les roturiers n'avaient pas mouftés, encore moins les serveuses à la poitrine légendaire .

Une fois Ismael jeté dans la boue, celui-ci se contenta de s'y affaler et de passer ses mains derrière sa nuque pour réaliser un oreiller de fortune.

Il regardait les grands costauds , amusé :

"j'espère que nous en avons fini avec ce problème messieurs, et que je vais pouvoir reprendre une vie paisible et oisive".

Malheureusement les deux lourdauds prirent la décision de sortir une lame qui avait le mérite d'être immense , ayant visiblement l'envie de mettre un terme à l'existence du type allongé dans la boue.

Les porcs à l'étable d'à côté se contentait d'en rire d'avance, selon leurs sonorités personnelles, évidemment.

Le type en blanc émis un profond soupir d'agacement et se releva d'un bond, il glissa alors dans la boue et ne réussi qu'à atterrir sur son délicat fessier.

Les molosses chargèrent profitant de l'opportunité mais ne prirent pas garde aux grotesques croches pieds qu'avait disposé l'adversaire au sol.

Ils tombèrent tête la première dans la boue, tandis que cette fois les roturiers vinrent accompagner la scène de leurs applaudissements. Les musiciens quant à eux semblaient avoir invoqué diverses instruments venus d'on ne sait ou pour soutenir le rythme de la joute .

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Ismael s'était relevé et, semblant doté d'une force surnaturelle, faisait virevolter les deux types dans tous les sens, plongeant leurs visages dans la fosse aux cochons et les molestant avec la grâce d'une danseuse demi orc en chaleur.

Une fois que le calme fut revenu, le petit gros se contenta de déguerpir en jetant ses gants ouvragés derrière lui.

La silhouette dégoulinant de boue d'ismael les ramassa, entra dans l'auberge, replaça sa table ainsi que ses pieds comme avant. Tout rentrait dans l'ordre, et déjà tous allaient revenir à leurs activités inutiles favorites, jusqu'à ce qu'une serveuse légendaire vint glisser quelques mots à son oreille. Il était visiblement attendu à l'étage.

Après dix minutes d'hésitation, le nouveau possesseur des gants se releva pour se diriger vers la partie annexe du bâtiment ou l'y attendait une catin d'une quarantaine d'année affublée d'une pipe à la longueur démesurée .

"On va devoir te virer c'coup-ci, le type là c'était un bon client et un honnête homme et il reviendra pas si tu restes ici plus longtemps.

-Tu es sûre de ce que tu m'affirmes ? Il n'y a pas moyen de s'arranger ?

La maquerelle se contenta de lui cracher une énorme bouffée malodorante au visage, puis pris un tend de reflexion avant d'annoncer :

"Tes gants pourraient rembourser les dégâts"

-Je ne compte pas m'en séparer

-Il le faudra pourtant, ou que c'est que t'iras de toutes façons ? T'auras pas la force de bouger de ton cul de la chaise qui est ici. Et tu trouves pas de quoi t'occuper ailleurs

-Pas cette fois, cette fois je vais voir ces gants comme un signe et me bouger pour la première fois de ma vie. Car si je reste là, la chance risque de tourner, elle me dicte de partir et de conserver les gants, ordre que je vais m'empresser d'exécuter.

-Comme tu voudras chérie.

Et c'est ainsi qu'isin s'embarqua dans un voyage pour la première fois de sa vie vers une traversée dangereuse, rare et coûteuse. Il parvint à s'acheter son billet en jouant aux dès dans les diverses tavernes qui croisèrent sa route jusqu'à l'arrivée dans ses modestes appartements, y ...


Eyh le narrateur, tu vas bientôt fermer ta gueule !