La traversé d'un médecin.

Spoiler:

Le réveil avait été plus long qu’originellement prévu, étirant la matinée jusqu'à ce que le soleil soit à son zénith et que la chaleur humide de sa cabine force le Zhiil à s'extirper de ses couvertures. Cette chambre il la partageait avec quelques membres de l’équipage et certains voyageurs qu’il avait rencontrés par malchance en cours de route.. Un lit on ne peu plus standard, un bureau et une chaise était le seul confort en dehors de son matelas dont l’homme jouissaient. Les repas était habituellement pris sur le pont principal avec les voyageurs présents sur la nef volante, chose qui ne semblait guère déplaire au jeune homme qui appréciait la possibilité de se rassasier tout en socialisant lorsque le devoir ne l’obligeait pas à manger dans son bureau.

Il enfila donc ses habits composés d'une chemise blanche et d'un pantalon noir rudimentaires bien que de belle allure et finalisé par une ceinture de tissus rouge. Avant de s'aventurer à l'extérieur de sa cabine il empoigna son sac placé près de la porte et s'échappa enfin de l'humidité étouffante de la pièce pour se retrouver dans une seconde pièce, celle-ci beaucoup plus grande où s’entassaient plusieurs blessés et malades. Le Zhiil s’avança jusqu’à l’un des lits, s’inclina au-dessus du malade en sortant un carnet de son sac et l’examina rapidement en lorgnant vers ses notes. Il s’agissait de l’un des matelots à bord du Brise d’Orient qui avait cru bon ignorer les consignes du médecin de bord et qui était maintenant au prise avec le scorbut.

Cette maladie était très bien connue par Chenyu Lau qui l’avait souvent observé, particulièrement durant ses quelques années en Déméthil où il travaillait comme médecin inspectant les matelots embarquant et débarquant des quais de l’île. Normalement, les nefs partaient avec des rations de jus de limettes ou de citron, parfois avec des caisses d’orange, mais il y avait toujours quelques travailleur qui croyait sage d’ignorer les consigne de santé. Le Zhiil offrit un peu de réconfort à l’homme à la langue gonflé par le scorbut et aux dents déchaussées, puis il compléta sa ronde en vitesse. Le docteur Lau agissait à titre de second médecin de bord pour ce voyage afin de payer sa traversée jusqu’à Vanatia où il espérait pouvoir s’intégrer à l’hôpital de l’île.


Il ouvrit la porte donnant sur le corridor qui menait à l'escalier qui donnait accès au pont principal. Le Zhiil monta donc et ressentit bien vite la douce brise du ciel effleurer sa peau jaunâtre. L'effervescence de l'endroit n'était pas à discuter, des dizaines de gens s'y partageaient l'espace et tentaient du mieux possible d'entretenir une discutions viable après s'être amèrement lassé de contempler avec angoisse le Maëlstrom et de s’émerveiller de la splendeur des cieux. Il était enfin de garde sur le pont après tant de temps passé seul dans l’infirmerie et il en profitait sans peine alors qu’il alla prendre place contre la rambarde à la proue du navire.

L’agitation gagna alors la foule derrière vous, une salve de cris de stupeur précédant un appel à l’aide en votre direction :

<< Docteur ! Docteur ! >>

Un homme venait de s’écrouler au beau milieu de la foule dans les bras d’un autre homme et semblait atteint d’un état avancé de scorbut et de déshydratation.

<< Docteur Lau, c’est ça !? Aidez-moi, je vous en prie. >> siffla en grimaçant celui qui tenait le malade à bras-le-corps, tout en tentant de le hisser hors de la foule hébétée.

Déposant le malade sur les lattes du pont en un cercle formé tout autour, l’homme leva ses yeux d’émeraude sur vous et, retirant une pelure d’orange de sa bouche, vous dit, haletant :

<< Ce n’est pas le premier que je vois comme ça… Pouvez-vous faire quelque chose pour celui-là ?>>

Il revêtait une tunique de mailles ainsi qu'un casque orné de petites pointes; il s'agissait vraisemblablement de l'un de ces mercenaires engagés à Déméthil. Sans avoir meilleur mine que les autres (un coup de soleil lui rougissait le nez et les joues), celui-ci, malgré sa barbe et son air éreinté, paraissait plus jeune, début vingtaine peut-être. La tête du malade pendait mollement, tandis qu'il soutenait d’un bras son torse étroit; sa bouche béate, dont s’échappait une odeur d’infection, laissait apercevoir l’absence de dents ainsi qu’une langue pleine de pustules et sa respiration était lente et laborieuse.