Le pèlerinage de Saz'ath

ou chaque cycle s'écoule dans l'infini pour surgir à nouveau. Tout comme les corps célestes, ses habitants vivent et meurent, transmettre leur savoir et leur nom, sans soucis pour le monde extérieur et le temps qui passe. Une constance dans le chaos d'un monde effondré. Le temps, la vie, et la mort n'y sont que des illusions.

Saz'ath, moine githzerai;

Indiscernable de ses compères. Ses particularités, ses pensées et ses volontés sont celles du peuple. Il est jeune; 35 ans à peine, dont 30 passée sur l'île monastique de Shǐ, ou il y a grandit - comme tous les autres Githzerais. Il est assis, méditatif, parmi les autres, qui forment deux rangés se faisant face dans la pièce pauvrement éclairée par quelques orifices lointain d'où s'écoule une calme lumière.

La grande porte du hall s'ouvre alors, déversant ce qui semble un torrent de lumière. Une silhouette élancée s'avance, à silencieuses enjambées et parvient, par quelques prodigues qui surpassent la compréhension humaine, à distinguer un des githzerai dans la foule homogène. Il se glisse jusqu'à lui, sans vouloir déranger les autres, et incline la tête à son intention. Ses minces lèvres formulent quelques paroles:

-Saz'ath, saches que Kei'don est revenu de son pèlerinage. Il désire te voir.

-J'ai compris.

C'est sur ces mots que Saz'Ath se lève et quitte la pièce, refermant derrière lui le torrent de lumière que les grandes portes avaient libéré dans la pièce. La place qu'occupait Saz'ath est ensuite immédiatement occupée par celui qui était venu lui porter message, comblant ainsi le vide dans les rangs.

Tout redevient comme avant dans le hall et l'équilibre est rétabli. La méditation peut reprendre.


Le vénérable Kei'don attendait, là, seul, dans une pièce, lorsque Saz'Ath fait irruption. Il incline la tête, et le salut lui est rendu.

-Saz'ath. Installe-toi et laisse moi t'apprendre quelque chose.

Un bâton vieux et tordu reposait sur les jambes de Kei'don, un objet signant la marque des pèlerins ayant beaucoup voyagé. Le bâton a l'air âgé, avec son bois à l'allure fragile, tordu, plissé; mais des deux compagnons de voyage, c'est Kei'don qui a vu le plus de cycles passer.

L'élève s'installe en face du maître et écoute.

-Saches que je reviens du monastère Zhǐ. Les anciens et moi-même nous sommes consultés. Il est question d'un sujet délicat concernant le Peuple.

L'ainé Githzerai écarte un pan de sa toge et révèle alors deux fragments rocheux, chacun à peine plus gros qu'un poing. Il demande ensuite;

-Peux-tu me dire ce que c'est?

L'élève prend le temps d'observer.

-Il s'agit de deux roches, qui n'en formaient qu'une seule. Elles sont complémentaires, mais ne pourront plus ne faire qu'une, malgré leur forme. Leur essence reste la même, mais leur forme diffère.

-Saches qu'il en va ainsi du Peuple.

-Ceux de Zhǐ veulent changer?

-Non, ce n'est pas ce que je veux te faire savoir. Ceux de Zhǐ, de Shǐ et de Shǒu font tous partie du Peuple. Mais saches qu'il y a d'autres Githzerais. Mais nous nous sommes accidentellement détachés de la pierre originelle, et le fragment est tombé dans ce monde. Lorsque le peuple était unique, il existait dans un autre monde, dont nous nous souvenons comme étant appelé les limbes - un monde peu différent de celui-ci, plus chaotique. Le peuple, en focalisant et en unissant sa volonté, parvenait à créer des îlots de stabilité comme les nôtres. Ce monde permettait aussi une certaine facilité pour accéder aux autres mondes, et les pèlerinages étaient nombreux. Des fragments se détachaient, mais pour toujours revenir. Mais parfois, ils se perdent. Nous avons tentés de revenir, et malgré toute notre volonté, ce fut en vain. Nous avons accepté notre état - saches que nous demeurons toujours en quelque part dans les limbes, puisque les limbes se trouvent partout autour de nous. C'est surtout le fait d'être séparé du Peuple qui nous causa grand chagrin. Mais Qi'jin est arrivé, et nous avons retrouvé la sérénité. Nous ne nous préoccupions plus de chercher à voyager hors de ce monde...mais il semble qu'une porte se soit ouverte.

-Une porte menant à un autre monde?

-Oui. Saches qu'une porte peut mener à une autre. Celle-ci mène sur l'univers d'Umbra et ceux qui sont parvenu à découvrir ce chemin peuplent l'île lointaine de Vanatia. J'ai appris ceci lors de mon dernier pèlerinage, mais aucune action ne devait être prise avant de consulter les abbés. Nous voulons désormais envoyer l'un de nous enquêter sur cette porte.

-Mais la pierre est déjà fragmentée, Kei'don. Nos volontés doivent diverger depuis, et nous ne sommes plus le même corps.

-Saches qu'il n'en est peut-être pas ainsi. La philosophie Qi'jin a protégé nos enseignement et notre volonté. Il a voulu sauver le peuple, et un peuple ne peut être sauvé que s'il est préservé. Le temps vient de savoir si la philosophie Qi'Jin a su nous maintenir dans la voie du Peuple. Il nous faut savoir si nous sommes toujours Githzerai, si Qi'Jin a effectivement réussi à nous préserver, et si nous avons nous-même été fidèles à Qi'jin - et à Zerthimon.

-Que nous a enseigné Zerthimon?

-Les huit enseignements du cercle sans faille. Ces enseignements sont de Zerthimon, bien que son nom a été sous silence pour une raison dont nous ne nous souvenons plus. Quel que soit la raison, Qi'Jin a du la juger juste. Les enseignements de Zerthimon sont complémentaires à ceux de Qi'jin. Suit les deux avec grande diligence lorsque tu iras à Vanatia. Vois si tu peux trouver la porte vers cet autre monde - Umbra, et s'il est possible à partir de là de trouver les limbes. Cherche un Githzerai appartenant à la pierre originelle dont le Peuple est issu - et vois si nous partageons toujours la même essence, si nous avons réussi à rester les même, malgré les distractions qui se sont accumulés par le temps passé en ce monde. Une fois que tu aura la réponse, reviens nous.

-Et ensuite, Kei'don?

-Nous méditerons ensuite sur la décision à prendre. Mais saches qu'il ne peut y avoir deux ciels ; si ceux des limbes s'avèrent différents de nous, nous devrons assumer le changement et donner un nouveau nom au Peuple.

-Et si nous formons toujours la même pierre, malgré la barrière des mondes, devrons nous réunir le Peuple dans les limbes?

-Non. Saches que si nous sommes les mêmes, alors nous ne faisons toujours qu'Un - et ce, ou que nous soyons. Nous n'aurons pas à rejoindre le Peuple originel, car nous ne l'aurions jamais quitté. Nous ne cherchons qu'une réponse à cette question.

-Saches que je me demande pourquoi un individu aussi jeune que moi fut sélectionné. Ma sagesse n'est pas encore forgée.

-Ton jeune âge sera un atout. Tu aura à t'intégrer au Peuple de Vanatia, et les vieux ont moins de facilité à s'adapter aux modes de vie étrangères. Tant que ta volonté ne faillira pas, ton jeune âge n'aura aucune incidence. Te sais-tu prêt à entretenir ce pèlerinage?

-Oui.

-Saches que ce dont je t'ai parlé doit rester ton objectif à toi, et à toi seul. Nous ne voulons pas que le peuple soit distrait ou troublé par cette question. Soit discret. Si tu rencontres d'autres Githzerais en pèlerinage, n'interviens pas dans leur quête personnelle en leur transmettant ton propre fardeau.

-Serais-je le seul à explorer cette voie?

-Pour le moment oui. Si d'autres sont envoyés après toi, avec le même objectif, vos voies finiront tôt ou tard par converger. Avant de partir, saches que tu auras à te méfier d'ennemis ancestraux, qui jusqu'ici, ne présentaient plus aucune menace. Ils pourraient cependant croiser ton chemin de l'autre coté de la porte. Il s'agit des Githyankis et des très détestés Illithids. Je te ferai parvenir des documents à leur propos, que tu auras l'opportunité d'apprendre pendant ton long voyage. Lorsque tu aura appris à propos des Githyankis, tu comprendra mieux la raison de ta quête. Je te souhaite de la concentration et de la discipline, Saz'ath.

-À toi aussi, Kei'don.

C'est sur ces derniers mots que Saz'ath se lève et quitte son maître et aîné Kei'don. Il ne reviendra pas avant d'avoir trouvé une réponse, même s'il ne doit jamais revenir. Aucune nostalgie n'assaille le coeur du Githzerai; car il sait que quelque part dans le strict minimum des bagages qu'il emporte avec lui, il s'y trouve la sérénité et les enseignements appris au monastère, et ce sont là les seuls choses qu'un githzerai pourrait regretter d'oublier avant de partir. Ou qu'il soit, ou qu'il aille, Zerthimon et Qi'jin seront avec lui.

Saz'ath prendra une modeste embarcation, qui le mènera à Déméthil, faute d'en trouver une qui va directement à Vanatia - le transport étant une chose très rare. Une fois là-bas, il lui sera beaucoup plus aisé de trouver un vaisseau le menant à Vanatia...

Nom: Saz'ath
Race: Githzerai
Sexe: M
Âge: 35 ans
Alignement: Loyal Neutre

Physique: Ressemble à n'importe quel autre Githzerai. Une peau gris-vert à la consistance du cuir, des os saillants, des oreilles pointues, une silhouette très maigre mais musclée, chaque membre étant terminé par des doigts longs et effilés. Deux fentes et la saillie d'un os pour nez, des yeux gris et jaunes, un visage sévère et inexpressif. Bref, aussi laid que les autres Githzerais.

Comportement: Sa voix est apaisée et apaisante, mais il parle peu. Il demeure calme et diligent même dans les pires des moments, si bien qu'on dirait qu'il ne semble pas toujours réaliser la gravité d'une situation. Il bouge avec précision et fluidité, chacun de ses gestes semblant calculés, réfléchis une infinité de fois à l'avance. Malgré d'excellents réflexes, il met du temps à prendre une décision, donc sa vitesse de réaction n'est pas plus rapide qu'un autre, au final. Tendance à être extrêmement entêté sur un but fixé, mais il entend facilement la voix de la logique. Il a l'habitude de commencer ses phrases par "Saches que..." ce qui tombe rapidement sur les nerfs de n'importe qui.

Motivations:
*Trouver une voie extra-planaire via l'univers d'Umbra découvert par l'académie de magie à Vanatia pour retrouver et se comparer à ses ancêtres situés dans les limbes.
*L'apprentissage et la découverte de soi-même.
*Préserver et aider le Peuple.
*Apprendre et suivre la philosophie Qi'jin et les cercles de Zerthimon

Valeurs Personelles:
*Le Peuple (ç-à-d tout être conscient suivant un but commun empreint de sagesse. Lorsque Saz'ath fera référence au Peuple, cela n'incluera pas seulement les Githzerais.)
*La sagesse.
*Le savoir (pas nécessairement académique, plutôt au niveau de la conscience).
*L'équilibre en toute chose.
*La discipline.
*La logique.